Lycée Félix Éboué : des élèves réclament de meilleures conditions pour déjeuner

Chaque jour, à 12h10, plus de 400 élèves externes quittent le lycée Félix Éboué pour une pause déjeuner d’à peine une heure vingt. Beaucoup mangent à l’extérieur, sur des bancs en plein soleil, d’autres parcourent plusieurs centaines de mètres jusqu’aux commerces les plus proches. Pour certains, rentrer chez eux est tout simplement impossible. Un élève de première témoigne :
« J’achète des choses à la boulangerie, je reste dehors… je ne peux pas rentrer chez moi, j’habite un petit peu loin. »
Une question de sécurité et de santé
Pour Jean-Kineau, étudiant en BTS bio-analyse et initiateur de la pétition, la situation est préoccupante. Au-delà de l’éloignement, les élèves dénoncent aussi une exposition directe aux risques d’insécurité :
« Les points de restauration sont très loin, près de l’hôpital de la Madeleine ou à Pascaline. Et à 300 mètres, il peut se passer beaucoup de choses dans ces quartiers-là. « Nous, jeunes lycéens, nous sommes vulnérables. Non seulement parce qu’on doit manger dehors, mais aussi parce qu’on est exposés à des dangers ».
Lui-même habite à quelques minutes du lycée et ouvre régulièrement ses portes à ses camarades :
« Je fais l’effort d’accueillir suffisamment de camarades pour qu’ils puissent manger à l’abri. On marche ensemble pour aller et on revient ensemble. »
Des conditions qui se dégradent
Certains parviennent à rentrer chez eux, mais au prix d’une course contre la montre.
Une élève de terminale confie : « Quand je rentre chez moi, le temps de déjeuner et de faire le trajet, ça me prend en moyenne près de 40 minutes et parfois ça dépasse. »
L’an dernier, les externes pouvaient au moins profiter d’un espace couvert dans l’établissement.
« Avant je préparais mes repas la veille et je les ramenais au lycée pour les manger sous le préau. C’était un moment de convivialité. Certains élèves se faisaient même livrer et il n’y avait aucun problème. »
Cette possibilité a été supprimée, sans qu’ils soient avertis alors même que la cantine n’accueille qu’une centaine de places, bien en-deçà des besoins.
Les élèves réclament deux mesures : le droit de consommer leur casse-croûte à l’intérieur du lycée et une révision du prix de la cantine, en hausse cette année. La pétition a déjà réuni 354 signatures.
Pour l’heure, la direction du lycée n’a pas répondu à nos sollicitations.