14 décembre : une Journée internationale contre le colonialisme
L’annonce a été faite mardi dernier par l’ONU. La résolution a été adoptée par 116 pays. Deux États ont voté contre — les États-Unis et Israël — tandis que 54 pays se sont abstenus, parmi lesquels la France.
Sur ses réseaux sociaux, le MDES – Mouvement de décolonisation et d’émancipation sociale souligne la portée de cette journée :
« Une reconnaissance des crimes coloniaux et de leurs conséquences encore visibles aujourd’hui. Un appel mondial à la justice, aux réparations, à la vérité et à l’autodétermination des peuples. Un symbole fort, et un rappel : le colonialisme n’est pas terminé tant que ses manifestations perdurent. Un soutien à tous les peuples colonisés. »
Le parti politique a d'ailleurs réunis une centaine de manifestants ce samedi 13 décembre pour une marche "Pou lémansipasyon" à Cayenne.
Colonisation : la déclaration récente d’Édouard Philippe ravive les tensions mémorielles
La question coloniale s’est également invitée dans le débat politique national. En affirmant que « la colonisation n’est pas un crime » lors de l’émission Objectif 2027 sur LCI, Édouard Philippe, candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2027, a déclenché une vive polémique.
Interrogé par Jean-Michel Aphatie, l’ancien Premier ministre a répondu sans détour, à la question "la colonisation est elle un « crime » ?"... "Non !" répond le candidat.
Edouard Philippe à Cayenne en juin 2025 © Radio Péyi
Cette déclaration a suscité de nombreuses réactions, notamment dans les territoires ultramarins, ravivant un débat profondément ancré dans l’histoire et la mémoire collective. Le député de Guyane Davy Rimane recadre dans un communiqué :
« Affirmer que la colonisation n’est pas un crime, c’est nier la réalité historique vécue par des peuples entiers. »
L’élu rappelle que dans les Outre-mer, la colonisation demeure un système de domination dont les effets se font encore ressentir aujourd’hui. Sans appeler à la repentance, il demande "responsabilité et vérité" historique à celles et ceux qui aspirent à gouverner la France.