Disparition de Raymond Maufrais : un mystère qui fascine toujours
En 1950, Raymond Maufrais s’est volatilisé dans la forêt guyanaise, alors qu’il parcourait l’ouest du territoire. Son corps n’a jamais été retrouvé, et l’histoire continue de captiver chercheurs et passionnés. Geoffroi Crunelle, président de l’association des amis d’Edgar et Raymond Maufrais, consacre sa vie à cette énigme depuis l’enfance. Son dernier ouvrage, Anatomie d’une disparition, compile documents et archives inédits pour offrir une synthèse critique de l’affaire, explique l’auteur :
« J’ai l’occasion de trouver régulièrement de nouveaux documents qui concernent cette histoire et d’ailleurs pas plus tard qu’en juillet dernier, j’ai pu avoir accès aux archives territoriales de Guyane… Ce dossier est très intéressant dans la mesure où il regroupait notamment toute la correspondance entre le préfet Robert Vignon et Raymond Maufrais en 1949 et avec ses parents »,

Des documents inédits pour retracer l’aventure
Le livre rassemble cartes, correspondances et autres documents jamais publiés, offrant un panorama complet de la vie et de la disparition de Raymond Maufrais. « J’ai repris une partie de la biographie que j’avais commencée à rédiger en 1989… J’ai donc complété cette base avec la reproduction intégrale de documents qui n’avaient jamais été publiés pour regrouper le maximum d’informations en un seul recueil », détaille Geoffroi Crunelle. L’auteur se souvient de sa première rencontre avec l’histoire de Maufrais :
« J’ai découvert cette histoire en 1956 dans une bande dessinée et à partir de cette époque-là, je me suis toujours intéressé à la vie de Raymond, aux recherches de son père, au mystère de sa disparition… »
Quatre hypothèses sur la disparition
Malgré plusieurs décennies de recherches, le sort exact de Raymond Maufrais reste inconnu. Geoffroi Crunelle analyse plusieurs hypothèses dans son ouvrage. « La plus connue, celle de son père Edgar, est qu’un nomade aurait pu récupérer son fils et l’emmener de l’autre côté des Tumu cumac. Personnellement, je ne crois pas trop à cette version… La majorité des Guyanais pensent qu’il est mort de faim et d’épuisement sur une rive du Grand Tamouri quelques jours après son départ », explique-t-il :
« Si on n’a pas retrouvé de traces de son corps, c’est parce qu’il a pu être emporté par l’eau, proie facile pour des poissons carnivores, ou dévoré par le gibier et les charognards. »
Le livre de Geoffroi Crunelle est publié par la maison Orphie.