Le compas, fierté d’Haïti, fait son entrée au patrimoine immatériel de l’UNESCO
Né en juillet 1955 sous l’impulsion du saxophoniste Nemours Jean-Baptiste, le compas ou konpa en créole est devenu la musique emblématique d’Haïti. Inspiré du meringué haïtien, des rythmes afro-caribéens, cubains et dominicains, il se caractérise par une batterie syncopée, des percussions et l’utilisation de guitares et claviers. « Le compas est la mémoire collective de la nation », souligne Emelie Prophète, ancienne ministre de la Culture. Son inscription à l’UNESCO marque une reconnaissance internationale attendue.

Nemours Jean-Baptiste
Un genre musical fédérateur en Haïti et dans la diaspora
Dans les rues de Port-au-Prince comme dans les villages reculés, on écoute et danse le compas à toute heure. « Aujourd’hui, le compas est la principale représentation artistique et musicale d’Haïti à l’étranger », rappelle Frantz Duval, directeur de Ticket. Ce rythme sensuel, indissociable de la vie quotidienne, résiste même aux crises : « Quand on ne peut pas danser à Port-au-Prince, on le fait en région ou dans la diaspora », dit-il.
Tabou Combo 1968
Une musique exportée et modernisée
Depuis les années 1970, des groupes comme Tabou Combo, Frères Dejean, Skah Shah puis Haitien Troubadour ou encore Carimi ont popularisé le compas à l’international, avec des titres comme New York City (1975). « Nous avons commencé à chanter en anglais et en espagnol pour toucher plus de fans », raconte Fanfan Tibòt.
Joé Dwèt Filé
Aujourd’hui, artistes comme Joé Dwèt Filé ou encore Aya Nakamura participent à sa diffusion mondiale. Sur TikTok, les vidéos kompa se multiplient. Même la star internationale s’est affiché entrain de danser sur le titre 4kampé de Joé Dwèt Filé, témoignant de l’attrait de cette danse sensuelle et de ce rythme devenu patrimoine universel.
La sélection Radio Télé Péyi pour votre plus grand plaisir :