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Eurofins Guyane : les raisons d’une suspension qui fragilise la biologie médicale

Le groupe Eurofins, acteur majeur de la biologie médicale en Guyane, a vu son accréditation suspendue début août par le Cofrac. En cause : des non-conformités liées au management et au suivi de la qualité. Malgré cette décision, l’Agence Régionale de Santé (ARS) a autorisé les laboratoires à poursuivre leurs activités jusqu’en février 2026, le temps de corriger les écarts relevés.

  • Par: adminradio
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Le Cofrac, le comité français d’accréditation, a suspendu début août l’accréditation d’Eurofins Guyane pour son activité de biologie médicale. Cette décision remet en cause la capacité du groupe à effectuer certains examens, notamment le diagnostic prénatal et les spermogrammes, des analyses dont il avait le monopole sur le territoire.

En 2024, les sept sites d’Eurofins réalisaient plus d’un tiers des examens de biologie médicale en Guyane, rendant la situation particulièrement sensible dans le secteur de la biologie médicale.

Des non-conformités de management plutôt que de compétences

Selon Victoria Kleisova, responsable des affaires stratégiques et médico-économiques des établissements de santé à l’ARS Guyane, la suspension ne remet pas en cause la compétence des équipes, mais la rigueur du système de management interne :

« Les écarts constatés sont de nature très différente. Ils relèvent plutôt du pilotage, de la métrologie, de la qualité de suivi ou encore de l’habilitation. C’est un cumul de petits écarts, trop nombreux pour être ignorés, mais qui concernent davantage le management de la qualité que la pratique des techniciens. »

Elle insiste sur le fait que chaque non-conformité représente un risque sur la fiabilité des examens, d’où l’exigence d’une accréditation complète pour tous les laboratoires : « Nous exigeons de nos laboratoires qu’ils soient à 100 % accrédités pour pouvoir réaliser la biologie médicale. »

L’ARS soutient Eurofins et accompagne sa mise en conformité

Face à la situation, l’ARS Guyane a choisi de maintenir l’activité du groupe jusqu’à février 2026, estimant que celui-ci dispose des moyens pour corriger ses manquements. « Les équipes d’Eurofins nous ont présenté leur plan d’action pour limiter les écarts constatés. L’ARS croit en leur capacité à obtenir la réaccréditation », affirme Victoria Kleisova :

« Nous avons donc décidé de soutenir le groupe, de les autoriser à poursuivre leur activité jusqu’à la contrevisite du Cofrac et de suivre de près les mesures mises en place. »

Depuis le 13 octobre, l’ARS effectue des visites sur les différents sites afin de vérifier la mise en œuvre concrète des actions correctives. « Depuis septembre, nous avons organisé des réunions bimensuelles plutôt théoriques. À partir d’octobre, nous passons à des visites sur le terrain pour observer les améliorations réelles », précise Victoria Kleisova :

« Notre rôle, c’est d’accompagner Eurofins avec un regard extérieur, de les aider à se préparer à la contrevisite et de garantir la sécurité et la qualité des examens. »

Une contrevisite du Cofrac est prévue au mois de novembre. Si elle s’avère positive, la suspension pourrait être levée avant la fin de l’arrêté de l’ARS. Contactés, Eurofins Guyane et le Cofrac n’ont pas encore répondu à nos sollicitations.