Un plan d’action pour éradiquer la vente illégale de poisson en Guyane

Face à la montée de la vente illégale de poisson en Guyane, le préfet Antoine Poussier a annoncé hier la mise en place d’un plan d’action répressif. La décision est intervenue lors d’une réunion réunissant la préfecture, la filière pêche, les maires, les douanes et la DGFIP. Cette initiative fait suite à l’appel du Comité régional des pêches, quelques jours avant l’inauguration de la halle à marée du MIR à Cayenne.
Le dispositif concernera dans un premier temps la crique du Canal Laussat à Cayenne, dès la fin du mois de septembre.
Pour Antoine Poussier, l’objectif est de mettre fin à une concurrence jugée déloyale et dangereuse :
« La filière pêche en Guyane, elle est importante. Elle est importante d'abord en termes d'autonomie alimentaire, puis parce que c'est un des secteurs de production de la Guyane. (…) On a suffisamment d’hommes et de femmes sur le terrain en capacité de faire les contrôles pour augmenter la pression et rendre cette activité illégale de plus en plus compliquée »
© E.Cornec - Radio Télé Péyi
Antoine Poussier ajoute que le plan pourrait s’étendre progressivement à l’ensemble du territoire, en lien avec la Collectivité territoriale et les intercommunalités :
« Je comprends surtout l’exaspération des acteurs de la filière légale qui remplissent l’ensemble de leurs obligations (…) et qui sont confrontés à une concurrence d’un poisson vendu dans des conditions tout à fait anormales, pouvant constituer un danger pour la santé des consommateurs. »
Suivi et évaluation attendus
Pour Léonard Ragnauth, président du Comité régional des pêches, l’enjeu n’est pas seulement de lancer un plan, mais d’assurer son suivi dans la durée. Le chef de fil de la filière pêche plaide pour des véritables actions durables :
« L’idée aujourd’hui, c’est de proposer aux groupes un plan d’action de manière imminente, à mi-parcours et à long terme. (…) Et un comité de suivi pour s’assurer que toutes les actions menées soient quantifiables, évaluables et corrigibles. »
Les réunions entre l’État et la filière pêche seront régulières pour faire le point sur l’application du plan. Mais au-delà des contrôles, Léonard Ragnauth appelle à une prise de conscience collective. « Il s’agit de convaincre nos compatriotes que consommer local, c’est très bien, mais consommer légal, c’est encore mieux. On a un produit traçable, certain d’être apte à la consommation », conclut-il.
Leonard Ragnauth était l'Invité du 7h de Victor Zammit :