Burn-out, stress, harcèlement… prévenir les risques psychosociaux en entreprise

Si aucun chiffre local n’existe pour la Guyane, une étude nationale du Groupe Hospitalier de Paris psychiatrie et neurosciences révèle que 1 salarié sur 3 a déjà observé ou vécu du harcèlement moral au travail et que 30 % des travailleurs n’évoluent pas dans un environnement sain et respectueux. Pour Michaëlle Malfleury, psychologue du travail au SPST, la prévention repose avant tout sur une bonne évaluation des situations :

« Pour prévenir les risques psychosociaux, il faut les évaluer. Et les évaluer, il faut analyser le travail et interroger aussi les personnes qui sont au travail… Les RPS sont souvent liés au stress, et un stress chronique peut rendre malade et avoir des impacts sur l’organisation et l’entreprise elle-même. »

Les spécialistes présents à la conférence ont beaucoup insisté sur la nécessité d’en parler. « Ça ne doit pas être un tabou », affirme Michaëlla Malfleury :

« Ce n’est pas une fatalité. Il faut analyser le travail réel, celui que l’on fait vraiment, et non seulement le travail prescrit. Les entreprises ont le devoir d’assurer la santé physique et mentale de leurs collaborateurs. Et doivent donc être ouvert au dialogue »

© E. Cornec - Radio Télé Péyi 

Un témoignage pour ne pas subir la même situation

Xavier Agapit, co-gérant des laboratoires Bio Soleil, a lui-même vécu une situation de mal-être au travail lors d’un stage dans l’Hexagone. Aujourd’hui, en tant que dirigeant d’entreprise, il ne souhaite pas répéter la même expérience avec ses collaborateurs :

« J’avais subi un isolement où on ne me demandait pas comment ça allait, je n’avais pas de moyens, ni de possibilité d’évoluer. On se dit qu’on est plus forts, on tient… Mais au bout de huit mois, on va nulle part. J’ai finalement arrêté et réorienté mon parcours. »

La prévention, clé de la performance collective

Au-delà de la santé individuelle, les risques psychosociaux fragilisent aussi le collectif et la performance de l’entreprise. D’où l’importance de mettre en place des actions adaptées : gestion de l’intensité du travail, reconnaissance, qualité des relations entre collègues. « Toutes les entreprises n’ont pas les mêmes problèmes. Il faut analyser en fonction de l’activité et des personnes, et trouver des solutions adaptées pour maintenir chacun en bonne santé au travail », conclut Michaëlle Malfleury.