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Les auto-écoles de Guyane dénoncent un manque criant d’inspecteurs du permis de conduire

À Cayenne, une quinzaine de gérants d’auto-écoles s’est mobilisée ce lundi 29 septembre devant le centre d’examen du permis B. Comme partout en France, la profession réclame davantage de places d’examen, une réduction des délais d’attente et surtout plus d’inspecteurs.

  • Par: adminradio
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En Guyane, les auto-écoles alertent depuis plusieurs années sur l’allongement des délais pour présenter les élèves au permis B. Selon Sylvie Ketterer, présidente du syndicat Mobilians, éducation, sécurité routière Guyane :

« Sur le papier, nous avons un certain effectif d’inspecteurs, mais dans la réalité, ils sont moins nombreux. Résultat : les délais s’allongent considérablement et cela a un impact direct, par exemple, sur la mobilité des candidats et leur accès à l’emploi. Nous demandons sept inspecteurs actifs sur le terrain, pas moins. »

Des conséquences sociales et professionnelles

Les inscriptions étant gérées par le C.E.R.T Guadeloupe, les dossiers prennent parfois des mois avant d’être traités. Une situation intenable pour les élèves, explique Nathalie Harrow, secrétaire générale du syndicat UNIC Guyane :

« Pour beaucoup, ne pas avoir le permis bloque l’achat d’un véhicule, une assurance. Être titulaire du permis peut changer radicalement le quotidien d’une personne ou d’une famille. On comprend que les candidats s’impatientent »

© E.Cornec - Radio Télé Péyi 

Autres conséquences : des tensions entre élèves et auto-écoles

Le manque de places d’examen n’impacte pas seulement les élèves : il détériore aussi la relation entre les élèves et leurs moniteurs. Face à l’impatience et à l’incompréhension, les auto-écoles deviennent souvent la cible de la colère des candidats. Nathalie Harrow déplore la situation :

« Ce sont toujours nous, auto-écoles, que les clients voient. Ils pensent que nous n’effectuons pas notre travail, alors que les dossiers sont déposés dans les temps. Cela engendre un climat de méfiance, avec des agressions verbales, parfois physiques. »

Ces tensions, selon elle, fragilisent la profession et nuisent à la confiance entre élèves et enseignants de la conduite. « Le problème vient du manque d’organisation et de moyens au niveau national, mais ce sont nos structures locales qui en paient le prix. Nos jeunes candidats méritent mieux ».

Saint-Laurent-du-Maroni oubliée et pourtant plus que nécessaire selon les auto-écoles

Autre problème pointé : l’absence d’inspecteur basé à Saint-Laurent-du-Maroni. Chaque déplacement mobilise des créneaux au détriment de Cayenne. Pour Nathalie Harrow, cette situation est incompréhensible :

« Dans d’autres départements, il existe des inspecteurs à poste fixe en dehors des grandes villes capitales. Pourquoi pas ici ? À chaque fois, on nous propose des solutions temporaires, des pansements, mais jamais une vraie vision à long terme »

Les auto-écoles guyanaises préviennent : si leurs revendications ne sont pas entendues, d’autres mobilisations pourraient suivre dans les prochains mois.