Après le pont de la Comté, la RN2 a désormais un nouveau visage

Fini la succession de virages dangereux qui suivaient le pont de la Comté. Depuis ce lundi, les automobilistes empruntent une portion flambant neuve de la RN2, plus rectiligne, qui permet de gagner du temps et surtout de rouler en toute sécurité. Les travaux, engagés en 2022, ne sont pas totalement terminés : il reste encore à reprendre le revêtement sur deux kilomètres en direction de Cacao.
Un chantier semé d’obstacles naturels
Entre sols meubles, humidité constante et relief accidenté, les équipes ont dû innover.
« Sur le secteur, les difficultés qu'on a rencontrées, ce sont surtout des difficultés géotechniques. On a des sols souples, beaucoup d’eau… On a donc dû mettre en place un drainage et trois ouvrages hydrauliques pour stabiliser la plateforme », explique Thierry Jolly, chef du service infrastructures et transports à la DGTM.
L’usage de nappes drainantes et de techniques spécifiques visait à éviter les tassements. « Cela a été compliqué, mais le chantier s’est bien déroulé, sans dérives ni retards », assure-t-il.
© F. Royer - Radio Péyi
Pour l’entreprise Ribal TP, chargée des travaux, le défi a été tout aussi exigeant. « Côté pont, tout était très rocheux. Il a fallu recourir aux explosifs. On a aussi réalisé de grands ouvrages pour gérer les eaux de voirie et préserver les captages environnants », se souvient Matthieu Le Lionnais, chef de chantier. Les volumes déplacés impressionnent : remblais de 15 mètres, buses de près de 3 mètres de haut et découpes de reliefs entiers pour laisser passer la nouvelle voie.
Et maintenant, que deviendra l’ancienne route ?
La vieille portion de la RN2, construite par l’armée dans les années 1960, reste en suspens. Son avenir n’est pas encore tranché. « Elle dessert encore des parcelles agricoles et un pylône téléphonique. Plusieurs options sont sur la table : la transformer en piste, la remettre en état ou transférer sa gestion à une collectivité avec un financement de remise en état », détaille Thierry Jolly.
Ce chantier, financé intégralement par l’État, représente un coût de 14 millions d’euros.