Affaire de torture et barbarie sur mineur : le procès en appel d’Afie Giosa s’ouvre devant la cour d’assises

Les faits remontent à janvier 2022. Un garçon de quatre ans est déposé en urgence par son beau-père au Centre hospitalier de l’Ouest guyanais (CHOG). Le corps de l’enfant porte les traces de sévices multiples : brûlures, fractures, plaies ouvertes. Alertés, les médecins découvrent un second jumeau, resté au domicile familial, lui aussi grièvement blessé et en état de dénutrition sévère. Il pesait 8kg.
L’enquête révèle alors un climat de violences répétées exercées par la mère, Afie Giosa, et son compagnon. Le couple est interpellé, puis mis en examen pour actes de torture et de barbarie sur mineurs de moins de quinze ans.
Une première condamnation à la peine maximale
Lors du premier procès, en octobre 2024, la cour d’assises de Cayenne avait prononcé la peine maximale de trente ans de réclusion criminelle, soit dix ans de plus que les réquisitions du ministère public. En première instance, la défense avait déjà souligné l’absence d’intention de nuire :
« Elle n’avait pas pour but de faire souffrir », plaidait Me Emmanuelle Paire.
« Elle n’avait même pas conscience de la douleur que cela pouvait provoquer. »
Des arguments restés sans effet face à la gravité des blessures et à la longue durée des sévices infligés. L’avocate générale avait rappelé que la torture se caractérise précisément par la volonté de nier la dignité humaine.
Un appel centré sur la notion d’intention
Le procès en appel, ouvert ce mercredi 15 otcobre à Cayenne, ne revient pas sur la matérialité des faits (reconnus par la prévenue) mais sur la qualification juridique du crime.
C’est la question de l’intentionnalité qui sera au cœur des débats : Afie Giosa a-t-elle voulu infliger la souffrance, ou s’agit-il, selon la défense, d’une forme de violence éducative dévoyée, aggravée par l’isolement et la détresse psychologique ?
« Ce procès n’efface pas les blessures des enfants, mais il doit permettre de comprendre ce qui a conduit à un tel basculement », confie un proche du dossier à nos confrères de France Guyane.
Les deux enfants, désormais suivis en famille d’accueil, ne devraient pas être entendus à l’audience. Le verdict est attendu ce vendredi 17 octobre 2025.