Prostitution : pour la première fois en Guadeloupe, un stage pour responsabiliser les clients

C’est une première en Guadeloupe : un stage pour responsabiliser les clients de la prostitution. Le service de contrôle judiciaire et d’enquêtes (SCJE), en partenariat avec le parquet de Pointe-à-Pitre, organisait une première session mercredi 17 septembre, rapporte RCI Guadeloupe.
Une action préventive et offensive pour lutter contre l’exploitation sexuelle dans l’archipel. Ce stage s'adressait aux personnes interpellées pour achat de services sexuels.
Une alternative aux poursuites
Il était orienté et diligenté par le parquet de Pointe-à-Pitre, comme l'explique Audrey Montantin, responsable du service de contrôle judiciaire et d'enquête de Guadeloupe :
« Les personnes sont poursuivies et le parquet fait le choix, en fonction du casier judiciaire si ce sont des primo délinquants, de leur proposer cette mesure alternative aux poursuites et donc de les condamner à suivre ce stage ».
Une session tous les six mois
La session de stage dure une journée. Audrey Montantin explique comment il se décline.
« Le stagiaire voit avec nous tout ce qui touche à la composante légale de l'infraction, mais aussi à la composante psycho sociétale, parce que la particularité de la prostitution, c'est que ça a des conséquences sur notre société d'un point de vue économique, d'un point de vue sanitaire et d'un point de vue sociétal ».
Durant la session, l’activité de prostitution est présentée sous différents angles, autour du rapport au corps, de l'économie souterraine mais aussi ce qui se joue pour la personne prostituée. Les participants prennent ainsi conscience d’une autre réalité, explique Audrey Montantin :
« Quelqu'un m'a dit lors du stage écoutez, j'ai envie de pleurer parce que je n'avais pas mesuré qu'en contactant une prostituée, je participais à une souffrance cachée, je participais à quelque chose qui me dépassait ».
Ces sessions de stage seront les six mois chez nous. Le prochain est prévu en début d'année prochaine.