Réforme des Centres éducatifs fermés pour mineur, celui de Montsinéry-Tonnégrande échappe pour l’instant à la suppression
Ce mercredi 26 novembre 2026, Gérald Darmanin, ministre de la Justice, a déclaré en marge d’une rencontre avec la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) et les juges pour enfants :
« Les CEF n’ont pas démontré leur efficacité depuis leur création. Ils ne sont ni fermés ni éducatifs. »
Les 19 CEF directement gérés par l’État seront transformés en « foyers renforcés », et les huit en construction réorientés en unités judiciaires à priorité éducative.
Les 39 CEF gérés par des associations continueront à fonctionner jusqu’à l’épuisement de leurs contrats, laissant ouverte la possibilité que certains, comme le centre de Montsinéry-Tonnégrande, soient maintenus.

Au CEF de Montsinéry-Tonnégrande, des inquiétudes pour la suite
Depuis un an, la Guyane compte un CEF à Montsinéry-Tonnégrande, géré par le groupe SOS. Il a d'ailleurs été inauguré officiellement en mai 2025, par Gérald Darmanin en déplacement en Guyane.
Maxime Zennou, délégué territorial outremer, insiste sur la nécessité de clarifier l’impact de la décision. « Par rapport à ces annonces, on va attendre un peu que les choses se décantent… pour comprendre l’intention politique du ministre et comment elle se décline. Selon lui, le centre remplit un rôle essentiel face à la délinquance juvénile :
« Cet établissement fonctionne et a trouvé sa place dans l’éventail des réponses dont la Guyane a besoin, pour faire face à la délinquance de jeunes en perdition, depuis les mesures les plus légères jusqu’aux plus coercitives. »
Maxime Zennou déplore une décision prise « de but en blanc » et insiste sur le rôle des CEF :
« Le CEF, comme dernière marche avant la prison, existe sur chaque territoire. On ne peut pas énoncer des mesures sans concertation avec les professionnels, les fédérations et les experts. »
Renforcer la PJJ et les contrôles judiciaires
Avec cette réforme, Gérald Darmanin souhaite également renforcer l’action de la PJJ et des juges pour enfants :
« Pour la première fois depuis 2016, je m’apprête à publier une circulaire à l’usage des procureurs et de la PJJ. Je souhaite que les magistrats requièrent plus systématiquement des contrôles judiciaires. »
En cas de non-respect des mesures éducatives, la détention pourra être imposée. Chaque année, 150 000 mineurs sont suivis par les juges pour enfants, dont 80 000 au plan pénal. Entre 600 et 700 passent par les CEF, contre 5 000 dans les foyers de la PJJ. La réforme devrait ainsi réorienter environ 200 mineurs actuellement en CEF vers ces nouvelles structures, sans toucher nécessairement aux centres associatifs comme celui de Montsinéry-Tonnégrande.