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Remaniement : Naïma Moutchou hérite d’un ministère des Outre-mer retrogradé

La passation de pouvoir entre Manuel Valls et Naïma Moutchou s’est tenue ce lundi matin rue Oudinot, dans la plus grande discrétion. L’ancienne vice-présidente de l’Assemblée nationale hérite d’un ministère affaibli dans la hiérarchie gouvernementale et sans lien fort apparent avec les territoires ultramarins.

  • Par: adminradio
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Dix ministres des Outre-mer se sont déjà succédé depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée. Manuel Valls, nommé en juillet dernier, n’a pas été reconduit par le Premier ministre Sébastien Lecornu. La passation s’est déroulée hors presse, à la demande de Matignon. Naïma Moutchou prend la tête d’un ministère rétrogradé : il perd son rang de “ministère d’État” et passe de la 2ᵉ à la 13ᵉ place dans l’ordre protocolaire.

Âgée de 44 ans, Naïma Moutchou a d’abord été avocate au barreau de Paris et engagée bénévolement à la LICRA, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme.
Élue députée du Val-d’Oise sous l’étiquette La République en Marche, puis ralliée à Horizons, le parti d’Édouard Philippe, elle est devenue vice-présidente de l’Assemblée nationale en 2022.

La nouvelle ministre a brièvement occupé, la semaine dernière, un poste au ministère de la Transformation et de la Fonction publiques, de l’Intelligence artificielle et du Numérique, avant d’être nommée à la tête du ministère des Outre-mer.

Des liens limités avec les Outre-mer

Une nomination qui interroge plusieurs élus ultramarins. Le député guadeloupéen Olivier Serva a regretté une arrivée « sans connaissance particulière » des Outre-mer. Et pour cause : peu d’éléments dans le parcours de Naïma Moutchou renvoient à ces territoires.

Deux missions parlementaires seulement se distinguent en lien avec l’Outre-mer :

  • La vice-présidence d’une mission d’information sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.
  • Sa participation à la commission d’enquête sur l’orpaillage illégal en Guyane, présidée par Lénaïck Adam en 2021.

Selon un cadre du parti Horizons, Naïma Moutchou visait plutôt le ministère de la Justice. Édouard Philippe cherchait à la faire entrer au gouvernement depuis plusieurs remaniements. C’est désormais chose faite — mais pour combien de temps ?

Premiers éléments de réponse attendus ce mardi, avec le discours de politique générale de Sébastien Lecornu et un vote de censure annoncé par plusieurs partis d’opposition.

Sur le réseau social X, Naïma Moutchou a déclaré accepter cette fonction « par fidélité à l’État et par devoir envers nos compatriotes des Outre-mer », promettant une « attention très immédiate pour la Nouvelle-Calédonie ».