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Opération Atipa : un an de contrôles renforcés sur le Maroni, des résultats jugés encourageants

Un an après sa mise en place, l’opération Atipa dresse un premier bilan positif dans l’Ouest guyanais. Présenté au bac international de Saint-Laurent-du-Maroni, le dispositif a permis de centraliser les contrôles fluviaux, de freiner les trafics transfrontaliers et de lutter plus efficacement contre l’immigration illégale, même si des ajustements restent nécessaires.

  • Par: adminradio
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Lancée en novembre 2024, l’opération Atipa vise à faire du bac international de Saint-Laurent-du-Maroni un point de passage centralisé pour les contrôles entre la Guyane et le Suriname. Un an plus tard, les chiffres témoignent de l’ampleur du dispositif.

Selon les données des services de l’Etat, 16 400 pirogues ont été contrôlées, représentant près de 123 000 personnes. Parmi elles, 16 000 individus ont été non-admis sur le territoire. Les forces de l’ordre ont également procédé à d’importantes saisies : armes, près de 15 kg de stupéfiants, 8 kg de mercure et 1 kg d’or.

Des infractions révélées et une pression judiciaire accrue

Le dispositif a aussi permis de mettre en lumière de nombreuses infractions. Le commandant de la gendarmerie de Saint-Laurent, Stéphane Babel, souligne l’efficacité opérationnelle du contrôle centralisé :

« Depuis la mise en place de l’opération, nous sommes à environ 240 verbalisations de piroguiers qui refusent l’accostage au bac international. Nous avons également mis au jour près de 370 fiches de recherche, soit quasiment une par jour. »

Il précise que les contrôles se poursuivent également en dehors des créneaux officiels d’Atipa, afin de dissuader les tentatives de contournement et de rappeler l’obligation d’accoster au bac international.

© F.Mathurin - Radio Télé Péyi

Un dispositif efficace mais appelé à évoluer

Pour le sous-préfet de l’Ouest, Gérard Marin, le bilan est globalement satisfaisant, tout en appelant à une adaptation continue du dispositif :

« Cette stratégie globale a fait ses preuves. Mais la population s’adapte à nos méthodes, et nous devons, nous aussi, adapter notre réponse pour garantir la sécurité des passages légaux et lutter avec détermination contre la délinquance. »

Il note une convergence croissante des flux vers le bac international, signe d’une prise de conscience des usagers du fleuve, tandis que les personnes cherchant à éviter les contrôles s’éloignent vers d’autres zones.

Si Atipa reste concentrée sur le périmètre urbain de Saint-Laurent-du-Maroni, elle s’inscrit dans un ensemble plus large de dispositifs : une frontière longue de 600km, ce qui favorise le déplacement de certains passages vers des zones plus isolées.

© Police nationale

Les moyens nautiques mobilisés comprennent deux intercepteurs, une pirogue fileuse et les équipements de la brigade fluviale. Aucun système de vidéosurveillance n’est prévu à ce stade, mais les autorités insistent sur la nécessité d’ajuster en permanence le dispositif et de maintenir une coopération étroite avec les forces surinamaises.

« Atipa est un outil de centralisation indispensable sur une zone de fort afflux, entre 7 000 et 8 000 passages. Mais il se complète avec d’autres dispositifs, notamment sur le Haut-Maroni », conclut Gérard Marin.